Le nom de rVSV-ZEBOV ne rappelle pas beaucoup en ce moment, mais ces lettres pourraient sauver des vies dans quelques mois.
La raison en est que le vaccin rVSV-ZEBOV est le premier au monde contre l’Ebola. Le vaccin a été démontré efficace à 100 % lors des études et pourrait être mis en vente avant la fin de l’année.
Plusieurs personnes sont enthousiastes des avancées. La possibilité d’éradiquer l’Ebola est comme un rêve devenu réalité, surtout après l’épidémie mondiale en 2014.
Il est par contre encore tôt pour célébrer la fin de l’Ebola. Effectivement, les plans et critiques actuels du vaccin remarquent que celui-ci ne mettra probablement pas immédiatement fin au virus.
La plupart des personnes imaginent des administrations en masse lorsque de nouveaux vaccins sont introduits. Une clinique ou un hôpital aurait des files de personnes attendant à leurs portes pour se faire vacciner.
Cependant, la majorité des vaccins d’urgence n’est pas administrée de cette façon.
Les établissements comme l’Organisation mondiale de la Santé attendent que la maladie apparaisse à un endroit, puis administrent le vaccin aux personnes les plus proches du malade : amis, familles et collègues de travail. Cette méthode vise à éliminer le virus à cet endroit déterminé plutôt que de vacciner le monde entier.
Ce moyen est requis pour plusieurs raisons.
En premier lieu, elle aide à éviter les pénuries de vaccin; lorsqu’elles les administrent à un petit groupe de personnes, les compagnies médicales n’utilisent que des milliers de doses à la fois.
Le CDC surveille les quantités de vaccin. Lorsqu’il y a une flambée sérieuse, comme le cas actuel de la fièvre jaune en Afrique, plus de vaccins sont requis à cet endroit.
Les fabricants de médicaments ont déjà de la difficulté à suivre le rythme pour produire suffisamment de vaccins pour arrêter la fièvre jaune. Si une éclosion arrivait suite à une campagne mondiale de vaccination, il ne resterait plus suffisamment de vaccins pour traiter un endroit en particulier.
Grâce à cette méthode prudente, l’Organisme mondial de la Santé peut faire des réserves de vaccins pour les urgences.
L’idée de vacciner tout le monde à la fois semble attrayante, n’est-ce pas? Si le vaccin est efficace à 100 %, pourquoi attendre d’autres cas de la maladie?
Bien que les plans de vaccination lente de l’Organisation mondiale de la Santé ne soient pas excitants, elles sont prudentes et en fin de compte, sages.
Il faut aussi faire des tests du vaccin.
Avant de rendre le vaccin contre l’Ebola disponible au public, il subira évidemment plusieurs tests. L’Organisation mondiale de la Santé a déjà conduit plusieurs tests réussis du vaccin en Guinée.
Cependant, administrer un vaccin à quelques milliers de personnes ne constitue pas le même scénario que de le faire à un pays au complet.
La stratégie actuelle de vaccination contre l’Ebola est semblable aux tests antérieurs du médicament.
Les chercheurs ont utilisé la méthode de vaccination par anneau pour le premier essai. Ils ont attendu que quelqu’un soit devenu infecté de l’Ebola, puis ont immédiatement immunisé un petit groupe de personnes autour du malade. Ceci s’est produit à petite échelle. Il n’y a aucune garantie que le succès se maintiendra en vaccinant un groupe 10 fois plus nombreux.
Il est difficile d’ignorer le taux de protection de 100 % obtenu lors des essais. Certains toutefois soulignent les faiblesses de ces résultats.
Ils critiquent les 10 jours permis par les chercheurs pour laisser le temps au vaccin de prendre effet.
Cette période est survenue suite à l’idée que le vaccin pourrait requérir un certain temps avant de prendre pleinement effet. Si une personne était infectée d’Ebola avant ces 10 jours, les responsables concordaient qu’elle avait probablement déjà contracté la maladie avant de recevoir le vaccin.
D’autres critiques ont détecté une répartition aléatoire étrange utilisée dans les essais. Au cours de la vaccination en anneau, les chercheurs pouvaient attendre plusieurs jours ou semaines avant d’administrer le vaccin aux personnes proches du malade.
Une distribution lente permet aussi à l’Organisme mondial de la Santé d’augmenter le poids de la preuve de l’efficacité de son vaccin.
En dépit de ces problèmes, les critiques reconnaissent les forces du vaccin. Les essais ont au moins démontré une certaine forme de protection. Le taux de protection de 100 % risque de devenir irréaliste, mais l’Organisme mondial de la Santé possède plus qu’un seul moyen pour combattre l’Ebola.
Ce vaccin, ainsi que d’autres contre l’Ebola en cours d’élaboration, représentent un pas essentiel dans la bonne direction.
Avez-vous des questions relatives à l’Ebola, à son vaccin ou à d’autres virus? Faites-les nous savoir dans la section des commentaires ou avec Facebook ou Twitter!